> Polybeton |
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Les matières plastiques
SAINT-MAUR a toujours été attiré par la sculpture mais la taille du bois ou de la pierre, outre un facteur temps rédhibitoire, consiste à ôter de la matière, en quelque sorte à la détruire, quand il voudrait plutôt construire avec elle, la façonner comme la glaise le permet. Au retour de son long séjour en Extrême-Orient où il a travaillé la laque, SAINT-MAUR découvre dans la résine polyester un substitut facile à mettre en œuvre. Il se fournit auprès des industriels pour la résine et le catalyseur. Dès lors c’est en apprenti sorcier qu’il va tester les produits, les colorants, les charges, réaliser des panneaux, des vitraux, des inclusions, des sculptures en polyester craquelé dès 1955. SAINT-MAUR a breveté en 1959 une pâte composite plastique « le polybéton » (polybéton parce qu’un de ses premiers brevets concernait une résine chargée de ciment, solution qui finalement ne passera pas les épreuves exigeantes du sculpteur). Le polybéton, qui dans sa version ultime incorpore talc, cobalt et silice servira de matière première pour les sculptures de SAINT-MAUR jusqu’à la fin de sa vie. Le gros intérêt du produit est qu’il est malléable et tartinable (plus besoin de moulage). On peut le teinter dans la masse, y incorporer des pigments, des poudres métalliques, toutes sortes de charges, le poncer facilement, s’en servir comme colle… SAINT-MAUR fut un des principaux pionniers des plastiques. Avec lui le plastique quitte la famille industrielle pour acquérir dimension humaine et lettres de noblesse. Ses recherches, ses œuvres, en sont l’éclatante manifestation.
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